Le Labo soutient des innovations qui peuvent avoir des retombées intéressantes dans le secteur du livre pour enfants :
Bakou est un théâtre d’ombres numériques qui complète le dispositif de la lecture d’une histoire et aide l’enfant à s’endormir.
De son côté, Tydessin est une application qui sert aux parents de coffre au trésor archivistique en leur permettant d’importer ou de photographier le travail artistique de leurs enfants avec la capacité de dater, noter, commenter et partager.
Ça pourrait peut-être donner des idées à certains éditeurs.
Avec le passage du fameux article 17 (ex article 13) de sa loi concernant la régie des droits d’auteur et d’exploitation dans le monde numérique, le Parlement européen a lancé un gros pavé dans la mare des petits éditeurs qui comptent sur les réseaux sociaux et les influenceurs afin de promouvoir leurs livres. Montrer une image, comme une couverture de livre, et même citer sont devenus des actes illégaux.
Il n’y a pas que les petits éditeurs qui en pâtissent. Les artistes de toutes catégories également, eux qui se servent du 2.0 depuis les tout débuts afin de mettre leurs œuvres en valeur. Un regroupement de chercheurs tente actuellement d’atténuer les dégâts mais leur tentative fait face à de lourds obstacles.
Mais Tiger Ng, le pseudonyme du programmeur et entrepreneur derrière CBB a produit au cours des dernières années toute une chaine de produits logiciels qui encadrent et complètent son logiciel originel. Par exemple Book Generator qui permet de transformer en livre numérique (EPub ou PDF) des tableaux Trello, des documents Excel ou Word, des documents Google ou .csv, etc. Ou encore TouchAppCreator v3.6 qui permet de créer rapidement des applications Web.
L’hyperactif et très discret personnage a accepté de répondre brièvement aux questions de Mammouth numérique via Internet.
Mammouth numérique (MN): Quelle part de votre parcours professionnel vous a mené vers CC et l’édition numérique?
Tiger Ng (TN) : Je travaille déjà depuis de très nombreuses années au développement de logiciels liés à la mobilité et à des projets reliés au milieu de l’éducation. J’ai pu œuvrer en même temps à la production de plusieurs plateformes de gestion de contenu et de publication numérique.
MN : Qu’est-ce qui vous a mené à construire Creative Book Builder?
TG : En 2010 Apple venait de lancer son IPad et il y avait une forte demande pour des applications capables de produire du contenu. J’ai d’abord produit TouchAppCreator afin de permettre aux usagers de produire des contenus pensées et optimisé pour les applications mobiles et Web. Puis j’ai réalisé qu’il n’y avait pas vraiment d’applications qui permettaient de créer des livres numériques susceptibles d’êtres lus sur iBooks. J’ai alors produit Creative Book Builder qui permet littéralement de créer des fichiers EPUB à la demande (« on the go »).
MN : Quels étaient vos objectifs à l’époque? Souhaitiez-vous créer quelque chose d’absolument distinctif?
TN : J’espère avoir réussi. CBB supporte à peu près tout ce qu’on peut trouver dans un EPUB. Un usager peut par exemple créer un design de livre fixe ou ajustable (« reflowable »). Il peut ajouter des métadonnées à son livre, adapter le CSS et la table des matières interactive. Il peut insérer des widgets et surtout il peut exporter son livre en formats variées; PDF, HTML5, et y insérer de l’audio, du vidéo, etc.
MN : Est-ce que les écoles et les enseignants sont les principaux utilisateurs de CBB?
TN : Absolument. Je crois que créer des livres simule les étudiants. Les enseignants peuvent également produire à la demande des livres interactives qui contiennent des casse-têtes, des jeux, des jeux-questionnaires, etc.; qui tous contribuent à rendre l’apprentissage plus dynamique.
MN : Qu’avez-vous créé après CBB?
TN : J’ai travaillé sur plusieurs applications qui peuvent être utilisées avec CBB. À titre d’exemple, Creative Widget Builder permet aux usagers de produire leurs propres widgets qui peuvent ensuite être insérés dans un EPUB. L’application rend également plus facile l’importation de widgets dans CBB. Je me suis également attelé à la production de Book Generator, laquelle application permet de transformer une large gamme de formats en EPUB ou PDF
TN : CBB est arrivé à l’étape de la maturation. Je vois très peu de progrès du côté du format EPUB. Le EPUB 4.0 en est toujours à l’étape de la conception et de toute manière iBooks ne supporte pas cette version. J’ai l’impression que le standard EPUB va évolué très lentement.
MN : Croyez-vous que le livre interactif a un avenir?
TN : Bien sûr. Je suis déjà en train de créer un nouveau type de livre à partir du format EPUB. Pour le moment je l’appelle « livre HTML5 » (« HTML5 books »). Il s’agit d’un fichier.zip qui contient des pages HTLM et des médias (vidéo, audio, images, etc.). Il peut être lu avec un navigateur ou en utilisant Creative Book Reader
Qu’arriverait-il si nos paroles pouvaient instantanément se muer en images?
Une équipe chez Google Experiments s’est penchée sur le sujet. Les membres de Scribble Speechont réussi à produire des animations complexes animées par les structures linguistiques du discours. Les chercheurs et programmeurs ont utilisé notamment l’apprentissage machine et les réseaux de neurones récurrents pour y parvenir.
Il n’y a pas besoin d’un grand effort pour imaginer l’impact
que cette technologie pourrait avoir sur le livre numérique et le livre tout
court. Lire un livre et voir en même temps le contenu du récit? Ouf! Quel
bouleversement ce serait!
En passant, Google Experiments compte à ce jour plus de 1500 projets. Il s’agit probablement de la plus grosse boite à surprises de l’univers des technologies.
Le quart des amateurs de livres audio lisent en même temps le texte écrit alors qu’ils écoutent. Un résultat assez surprenant. C’est justement ce qu’Audible de Amazon veut (théoriquement) permettre : lire le texte du livre tout en l’écoutant. À suivre le 25.
Vous vous souvenez de Revue H, cette revue littéraire numérique adossée sur les cryptomonnaies et dont nous avions parlé en août? Le numéro 2 sort en décembre et il vaut la peine d’encourager cette bande audacieuse d’écrivains dont l’expérience sur Steemit va éventuellement servir à tout le monde.
Un jour cinq journalistes slovaques s’unissent, quittent leur journal et fondent Dennik N : Dennik signifie journal quotidien et le N Nezavislost: indépendance.
Le quintette a la volonté d’œuvre à un journalisme objectif et de haut niveau. Comment le financer? En essayant comme d’autres journalistes de faire appel directement aux lecteurs. Mais Dennik N, avec l’aide du Digital News Innovation Fund (DNI) fait appel à la technologie pour mettre au point un outil capable d’être efficace le REMP pour Readers’ Engagement and Monetization Platform partie marketing, partie module d’abonnement, REMP permet aux éditeurs de sonder et tester leur lectorat pour savoir ce pour quoi les lecteurs sont prêts à payer.
Les outils sont en mode open source et offerts gratuitement. Dennik N a plus de 27 000 abonnés et 75% de ses revenus proviennent de l’utilisation de REMP.
Mammouth numérique
se promet d’essayer à la première occasion.